On est arrivé. La foule s'installe dans mes narines. Ces mélanges de parfums me font tourner la tête, cette odeur d'essence me ramène ici. Une bouffée d'air sec pour planer, dix minutes d'ascenseur cérébral pour redescendre brusquement. Ici. Même toi tu me fais plus d'effet, c'est triste. T'es comme eux.
Tes narines se collent sous l'impact. Tu ne vois pas les étoiles, juste le noir, ta vie se limite à ce néant. Ce néant se limite à ta vie. Ma vie se limite à ce néant, ce néant se limite à ma vie.
C'est aussi nul. Aussi nul que se forcer à rire devant ceux que l'on ne supporte plus. J'y crois plus. J'y crois pas de toute façon à tout ça. Et vous? Vous avez cette impression, impression de vide qui vous fait l'effet d'une balle dans le bide? De ce bide que vous trouvez morbide. Chaque fois c'est la fin continue. Consternante attitude du dédain crucifié. Poussières de lamentations stériles. Stériles comme ta vie et tes pensées.
Puis chaque fois, c'est le début, le début d'une nouvelle fin continue. Les fins se cumulent, un tuilage permanent de fins. Un unisson de fin, des accords générateurs de désarroi, des modulations de fausses joies, Des altérations accidentelles de passions, tout ça sous l'emprise d'un chromatisme ascendant; de plaisir désespéré. Tout cette tonalité de malheur, se transforme en atonalité, aussi tranchante et dissonante, que celle d'un Wagner haletant.